lundi 14 septembre 2015

Brésil : les preuves d'une migration plus ancienne

Brésil : les preuves d'une migration plus ancienne



Niede pinturas

Niede Guidon



Ce n'est pas la première fois que le sujet est abordé sur ce site mais il est évidemment nécessaire d'y apporter, dès que l'occasion s'offre ou est trouvée par l'auteur (moi-même), les pièces complémentaires qui étayent de plus en plus cette très probable réalité historique : l'Amérique du sud n'a pas été conquise en premier par les tribus asiatiques (comme celle, la plus nombreuse, nommée Clovis par la science moderne) et leur culture, via le détroit de Béring au grand Nord, mais bien par d'autres hommes, bien plus tôt, provenant probablement d'Afrique, mais aussi de l'Australie et des îles polynésiennes (mais on sait que premiers australiens provenaient probablement d'Afrique en suivant les côtes de l'Asie du sud-est, puis d'île en île). Les premières découvertes faites au Brésil ont été relatées ici via quelques articles :



http://www.sciences-fictions-histoires.com/blog/archeologie/le-bresil-avait-aussi-son-cro-magnon.html

http://www.sciences-fictions-histoires.com/blog/sciences/bresil-prehistoire-migrations-adn-ovnis.html

http://www.sciences-fictions-histoires.com/blog/archeologie/civilisations-tres-anciennes-en-amazonie.html

http://www.sciences-fictions-histoires.com/blog/archeologie/retour-sur-les-geoglyphes-amazoniens.html

http://www.sciences-fictions-histoires.com/blog/archeologie/des-hommes-installes-en-amazonie-il-y-a-plus-de-10000-ans.html

http://www.sciences-fictions-histoires.com/blog/prehistoire-antiquite/la-mysterieuse-pierre-d-inga-bresil.html



Après donc ces sites dont je parle dans ces articles (dont celui de la Roche Percée, devenu célèbre depuis), voici encore ces découvertes prouvées par des datations récentes, dans les sites de la Serra da Capivara au Brésil, qui remettent également en cause la théorie d'un peuplement précolombien du Nouveau-Monde par la seule culture asiatique de Clovis. En fait, il s'avère de plus en plus que des êtres humains pourraient bien s'être établis en Amérique du Sud il y a quatre fois plus longtemps que prévu. Au Brésil, dans le parc national Serra da Capivara, classé au patrimoine mondial de l’humanité, des peintures rupestres et divers autres preuves indiquent une présence humaine bien plus ancienne que prévu dans le Nouveau Monde.



Peinture pedra furada

L'une des peintures rupestres très anciennes de l'un des 1500 sites



Le New-York Times a d'ailleurs publié tout un article sur ce sujet précis.

Selon la théorie la plus acceptée (au point qu'elle est déjà apprise dans certaines écoles), l’Amérique aurait d’abord été peuplée il y a 13.000 ans environ par la culture de "Clovis", (nom d’un site archéologique du Nouveau-Mexique où elle a été découverte vers 1930). Elle est arrivée depuis l’Asie par le détroit de Béring alors émergé grâce à la glaciation encore en cours. Or, certains outils des sites brésiliens remonteraient à 22.000 ans et un crâne vieux de 11.000 ans, étudié par Walter Neves de l’université de São Paulo, présente davantage de ressemblances avec ceux des Aborigènes australiens que ceux des Asiatiques. Les archéologues et anthropologues spécialistes du Nouveau-Monde se déchirent violemment sur la question, certains comme Gary Haynes de l’université du Nevada n’hésite ainsi pas à déclarer que ces outils auraient pu être façonnés par des singes (!).



Par contre, il faut bien reconnaître que des analyses d’ADN mettent bien en valeur l’existence d’un lien entre les populations indigènes d’Amérique Centrale et d’un enfant de la culture de Clovis mort il y a 12.700 ans. Mais une étude de 2013 montre à l’inverse des liens génétiques entre les Amérindiens Botocudo et des Polynésiens...



La contestation d’un modèle unique basé sur la culture de Clovis prend donc de l’ampleur et s’appuie de plus en plus sur des éléments concrets. En novembre, un site uruguayen aurait montré un peuplement humain vieux de 30.000 ans, tandis que des charbons tirés d’un foyer découvert à Serra da Capivara ont été datés d’il y a environ 48.000 ans. "Si ces théories et datations sont vérifiées, ceux qui ont vécu à Serra da Capivara n’ont pas transmis leur patrimoine génétique aux populations d’aujourd’hui, explique au New-York Times Michael Waters de l’université A&M du Texas. Nous devons réfléchir longuement et profondément sur ces sites anciens et à comment ils s’insèrent dans l’histoire du peuplement des Amériques." - 2015 - Les datations ont été à nouveau confirmées (voir en bas).




In Piauí, Brazil, archaeologists say stone tools prove that humans reached what is now Brazil as early as 22,000 years ago, upending a belief that people first arrived about 13,000 years ago.  By Nadia Sussman on Publish DateMarch 27, 2014. Photo by Daniel Berehulak for The New York Times. Watch in Times Video » sur site en http



sources : http://www.maxisciences.com/arch%e9ologie/comment-un-site-archeologique-bresilien-perturbe-les-modeles-en-cours_art32275.html +

http://www.nytimes.com/2014/03/28/world/americas/discoveries-challenge-beliefs-on-humans-arrival-in-the-americas.html?partner=rss&emc=rss&_r=2



Conclusions provisoires : Les deux théories ne sont pas incompatibles mais complémentaires : comme ailleurs dans le monde (voir les traces de plusieurs migrations et même demi-tours au niveau de l'Asie du Sud-Est, mais aussi dans la péninsule de l'Arabie Saoudite), il y a probablement eu plusieurs migrations de Homo Sapiens (comme il y a aussi probablement eu plusieurs migrations encore plus ancienne des hominidés qui ont précédés Homo Sapiens, comme Homo Erectus par exemple, voir Néandertal et Denisovien aussi, etc...). Et ces migrations ont pu suivre différents chemins selon les possibilités climatiques de chaque époque, mais aussi les connaissances et inventions des diverses tribus et groupes d'humains concernés par ces migrations... Absolument rien n'interdit aussi de penser que la navigation ait pu être inventée bien plus tôt qu'on ne le pense (même si certaines traces trouvées sur des îles méditerranéennes, mais aussi d'Indonésie par exemples nous incitent à y penser fortement) par quelques groupes ou tribus de voyageurs, mais que cette invention précoce (et pourtant logique car ni l'eau, ni les fleuves par exemple, n'ont jamais pu arrêter l'Homme très longtemps) ait pu être reperdue par la suite, entre deux migrations. Donc, non seulement le détroit de Béring est devenu plusieurs fois un passage "à pied sec" entre la Sibérie et l'Amérique du Nord sur plusieurs dizaines de milliers d'années et selon plusieurs glaciations/déglaciations, mais on sait bien aussi maintenant que l'homme moderne est parvenu en Australie il y a au minimum 60.000 ans... et qu'il n'y avait pas de la terre partout reliant l'Australie à l'Asie et donc que l'homme connaissait déjà au moins le principe de la navigation il y a au minimum 60.000 ans. Et c'est un minimum quand on voit la répartition géographique d'Homo Erectus par exemple, qui a parfaitement pu transmettre des connaissances et laisser des indices aux suivants avant de disparaître, car on a bien découvert finalement ses propres capacités intellectuelles plus évoluées qu'on ne le pensait et une certaine sophistication de son industrie de la pierre également...

Nous devons aussi saluer les scientifiques "de pointes" qui tentent déjà les premières recherches approfondies du site pour établir une chronologie de ces différentes peintures et en chercher d'autres. C'est en effet le site où nous avons trouvé les plus anciennes traces de l'homme sur l'ensemble des Amériques, une occupation continue donc entre -50.000 et - 20.000 ans (pas au Nord donc mais bien au Sud) et il faut donc s'atteler à en trouver d'autres ailleurs, et voir où ce premier habitant des Amériques a bien pu aller ensuite... :



Peinture pedra furada 2

(extrait) : " Dans la mesure où les plus anciennes occupations préhistoriques proviennent de la région du Piaui et que désormais l’authenticité des pièces et la validité des datations 14C ne sont plus mises en doute, la nécessité de poursuivre les recherches s’avère indispensable. En effet, le site de Pedra Furada qui a livré ces informations est un abri-sous-roche développé à la base de l’escarpement gréseux. Or ces conditions ne sont guère propices à la conservation des os, que ceux-ci soient humains ou animaux. Or, ce n’est pas le cas des sites développés dans les formations calcaires du pédiment et qui sont susceptibles de fournir beaucoup d’informations sur les paléoenvironnements du Pléistocène (lesquels sont presque totalement inconnus dans cette partie d’Amérique du sud).



C’est donc dans cet objectif que des recherches géomorphologiques, stratigraphiques et paléoenvironnementales sont menées. Elles permettront de comprendre l’organisation des formations sédimentaires et leurs relations latérales, de faire les liens entre les formations développées dans les abris-sous-roche de l’escarpement gréseux et celles que l’on retrouve dans les pièges karstiques du pédiment, et de localiser au mieux les secteurs susceptibles d’apporter le maximum d’informations.


Le cro magnon bresilien

Le "Cro-Magnon" brésilien habitait déjà la jungle brésilienne il y a 50.000 ans...



Parallèlement, nous développerons une politique de sondages à la recherche de niveaux archéologiques du Pléistocène final. En effet, il ne fait aucun doute que les industries de Pedra Furada (datées entre 50 et 20 ka) soient bien d’origine anthropique. Mais ce site reste unique au Brésil et il pose bien évidemment le problème des origines du peuplement de l’Amérique du Sud. Pour tenter de répondre à cette question, il faut rechercher d’autres sites et élargir le champ des occupations comprenant à la fois des artéfacts et de la faune. C’est pour cela que nous avons décidé de travailler dans la zone calcaire davantage propice à une meilleure conservation, car les premiers travaux menés par Niede Guidon et Claude Guérin ont permis de mettre à jour une mégafaune jusque-là totalement inconnue dans cette région d’Amérique du Sud.



En élargissant les secteurs d’étude et en entamant de nouvelles recherches, nous espérons replacer les données régionales dans les débats sur l’origine des peuplements sud-américains et participer au courant novateur qui touche toute l’Amérique sur ce thème. "







Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 06-09, 14-09-2015

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ne pas hésiter à commenter, donner votre avis, faire part de votre propre expérience... Ce site et une sauvegarde ancienne, à mettre à jour, du blog https://www.sciences-faits-histoires.com/